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Etude de l’impact des éoliennes 2006-2016


Une expérience pilote en région Centre-Val de Loire

Le développement de l'énergie éolienne répond aux engagements internationaux de recourir aux énergies renouvelables afin de diminuer la production de gaz à effet de serre. Cependant, les parcs éoliens sont susceptibles de générer des effets négatifs sur les oiseaux et les chauves-souris. Il est donc primordial de mieux connaître ces impacts afin d'assurer un développement éolien qui ne soit en rien préjudiciable à la faune.

C'est l'objet du suivi exemplaire mis en œuvre en région Centre-Val de Loire de 2006 à 2016 pour répondre aux obligations réglementaires des sociétés qui exploitent les parcs.

Cette expérience pilote réunit des développeurs éoliens, les gestionnaires de leurs parcs, des associations de protection de la nature, la LPO, deux bureaux d'étude, l'ADEME, la DREAL-Centre et le Conseil régional. L'animation et la coordination technique ont été confiées à la CDC Biodiversité.

Le premier programme s'est déroulé de 2006 à 2010, en Eure-et-Loir, Loir-et-Cher et Loiret. Il concernait 19 unités de production totalisant 122 éoliennes.
Il s’est ensuite élargi aux départements de l'Indre et du Cher. La phase 2010-2016 concerne donc 46 unités de production, totalisant 391 éoliennes (461 Mega Watt), réparties sur quatre départements de la région Centre-Val de Loire.

L'objectif était d'évaluer l'impact des parcs éoliens sur la faune à travers 4 problématiques :

  • Les oiseaux ou les chauves-souris abandonnent-ils leurs sites de reproduction à cause des éoliennes ?
  • La présence d'éoliennes modifie-t-elle la répartition et le comportement des groupes d'oiseaux hivernants ?
  • Les parcs éoliens constituent-ils une entrave aux migrations ? Certaines implantations sont-elles plus dommageables que d'autres ?
  • Les busards sont-ils dérangés par les éoliennes implantées sur leur domaine vital ?

 

Les premiers résultats

Les oiseaux ne semblent pas abandonner leurs sites de reproduction...

Les oiseaux qui se reproduisaient en Beauce avant l'implantation des parcs continuent à venir s'y reproduire, en présence des éoliennes. Busards, oedicnèmes, bergeronnettes printanières, alouettes des champs et bien d'autres sont chaque année au rendez-vous.      

Les chauves-souris ne semblent pas très nombreuses sur les parcs éoliens...

Peu d'espèces et très peu d'individus ont été observés sur les parcs éoliens étudiés. Le risque de perturbation est donc considéré comme faible.

Les groupes d'oiseaux hivernant sur sites ont adapté leur comportement à la présence des parcs éoliens

Parmi les espèces présentes en hiver, on retrouve principalement des vanneaux, des pluviers, des goélands, des pigeons, ect. Il semble que, dans le cas de parcs denses, dits en éventail, les groupes d'oiseaux en hivernage ne le traversaient que très rarement et préféraient rester en périphérie.  

Les oiseaux migrateurs semblent repérer les éoliennes à grande distance

• La majorité des oiseaux (plus de 70 %) passe en dehors de l'influence des éoliennes. Ils semblent repérer les éoliennes à distance (500 m) et prennent de l'altitude ou contournent les parcs.
• Les parcs denses, en " éventail ", sont peu traversés par les oiseaux (75 % de la migration s'effectue le long de leur frange externe). En revanche, les oiseaux n'hésitent pas à traverser les parcs aérés, en lignes parallèles ou perpendiculaires à la migration.
• Par mauvais temps, ils semblent rencontrer des difficultés à visualiser ou traverser certains parcs.

Les busards semblent s'être accoutumés aux éoliennes implantées sur leur domaine vital

• Les chantiers de construction d'éoliennes qui ont lieu au printemps (avril-juin) perturbent très fortement les busards, qui abandonnent complètement le site.
• Les busards peuvent installer leur nid à l'intérieur d'un parc et les oiseaux à la recherche de proies approchent les éoliennes à moins de 20 mètres.
• Les adultes adaptent leur comportement à la présence des machines, volant moins haut lors des parades et de l'apport des proies ou, au contraire (plus rare), largement au-dessus des éoliennes.

 cercle oedicnème criard GUILLAUME CHEVRIER 1     cercle bergeronnette printanière GUILLAUME CHEVRIER 3     cercle Stmichel Murin de Daubenton JEAN CHEVALLIER 2      cercle vanneau huppé JOEL DUMONT 3

 

Programme " Oiseaux des Bois " 2007-2011

 

Les forêts de production de plaine, gérées par l'homme pour leur ressource en bois depuis plusieurs siècles, possèdent une diversité aviaire très importante qu'il est primordial de conserver.

L'objectif du programme " Oiseaux des bois ", mené de 2007 à 2011, était de concilier l'activité socio-économique d'une forêt de production avec la préservation des espèces patrimoniales. Il a concerné trois " forêts ateliers ", les forêts domaniales d'Orléans (Loiret) et de Moulière (Vienne) et la forêt d'Orient (Aube), et a pu être mené grâce au soutien financier de l'ONF, des DREAL concernées, des Régions, de certains départements et du PNR de la Forêt d'Orient.

Ce projet multipartenarial, unique en France, s'intéressait à plusieurs espèces remarquables de l'Annexe I de la Directive "Oiseaux" rassemblées en trois groupes fonctionnels :

  • les rapaces, principalement menacés par les dérangements et par la coupe des arbres supportant leurs aires ;
  • les pics, espèces cavicoles principalement menacées par la disparition des vieux arbres ;
  • les oiseaux des clairières, menacés eux aussi par la fermeture naturelle des milieux et les travaux forestiers.

En forêt d'Orléans, 3 espèces ont été étudiées : l'Aigle botté, le Circaète Jean-le-Blanc et le Busard Saint-Martin. LNE a pris en charge le suivi du Busard Saint-Martin, les deux autres espèces étant étudiées par l'ONF.
Le programme avait pour objectif, pour chacune des espèces, l'estimation des effectifs reproducteurs annuels ainsi que le suivi régulier d'un certain nombre de couples.

               
Le programme s'est terminé en 2011 et a fait l'objet d'un séminaire de restitution national, à Velaine en Haye les 4 et 5 novembre 2011, puis de séminaires régionaux dont celui tenu au Muséum d'Orléans, le 18 octobre 2012, afin de restituer aux décideurs, gestionnaires ou usagers le résultat de ces cinq ans d'études.

Consulter ici la présentation synthétique de l'étude menée par l'association sur le Busard Saint-Martin en Forêt d'Orléans.
Les résultats du programme ont fait l'objet d'une publication dans un hors-série de la revue de l'ONF Rendez-vous techniques en 2012, qui constituait les Actes du colloque.

 cercle Busard SM malecercle Busard SM femellecercle busard Saint Martin 5 poussins CHRISTOPHE LARTIGAU

 

Observatoire de l'avifaune en milieu ligérien 2006-2011

 

Le Conservatoire d'espaces naturels de la région Centre a initié un observatoire permanent de l'avifaune ligérienne dans le cadre du programme Loire Nature.

De 2006 à 2010, 52 points d'écoute ont été prospectés deux fois chaque printemps sur sept sites gérés par le Conservatoire entre Bonny-sur-Loire et Châteauneuf-sur-Loire.

Le protocole utilisé est celui des Echantillonnages Ponctuels Simples (EPS) (écoute et observation des oiseaux, en un point donné, pendant cinq minutes) du programme national de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) mis au point par le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d'Oiseaux (CRBPO), service du Muséum national d'Histoire naturelle. Il permet de suivre les espèces nicheuses communes, principalement les passereaux. Ce suivi a permis de dénombrer sur 5 ans 110 espèces, incluant quelques migrateurs attardés.

cercle pouillot véloce GUILLAUME CHEVRIER 1          cercle Troglodyte mignon G CHEVRIER

Un bilan approfondi des 5 années de suivi de l'avifaune a été réalisé afin de connaître les tendances d'évolution des espèces présentes par rapport aux tendances nationales, les tendances des espèces spécialistes et généralistes (indicateurs habitats), et d'avoir des pistes de réflexion sur l'impact du changement climatique sur les oiseaux, une analyse critique du protocole STOC EPS et des propositions pour la suite du programme.


Télécharger le bilan


Au niveau national, les espèces spécialistes sont en déclin marqué contrairement aux espèces généralistes qui sont en augmentation (globalement, la France a perdu 10 % de ses oiseaux nicheurs communs entre 1989 et 2008).

Nous avons calculé les mêmes indicateurs au niveau local mais les résultats sont beaucoup plus fragiles. Puis nous avons analysé les données site par site. Concernant le changement climatique, le CRBPO a calculé un indicateur qui met en évidence que, globalement, les espèces septentrionales et les espèces spécialistes sont plus en déclin que les autres.

 

 

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