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Etude de l'impact des éoliennes
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Crédits photos : MdN de Bellefroid, C. Lartigau, G. Chevrier,
J. Dumont
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Une
expérience pilote en région Centre |
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Le développement de l'énergie éolienne
répond aux engagements internationaux de recourir aux énergies
renouvelables afin de diminuer la production de gaz à effet
de serre. Cependant, les parcs éoliens sont susceptibles
de générer des effets négatifs sur les oiseaux
et les chauves-souris. Il est donc primordial de mieux connaître
ces impacts afin d'assurer un développement éolien
qui ne soit en rien préjudiciable à la faune.
C'est l'objet du suivi exemplaire mis en uvre en région
Centre depuis 2006 pour répondre aux obligations réglementaires
des sociétés qui exploitent les parcs.
Cette expérience pilote réunit des développeurs
éoliens, les gestionnaires de leurs parcs, les associations
de protection de la nature du réseau Nature Centre, la
LPO, deux bureaux d'étude, l'ADEME, la DREAL-Centre et
le Conseil régional. L'animation et la coordination technique
ont été confiées à la CDC Biodiversité.
Le premier programme s'est déroulé de 2006 à
2010, en Eure-et-Loir, Loir-et-Cher et Loiret. Il concernait 19
unités de production totalisant 122 éoliennes.
L'objectif était d'évaluer l'impact des parcs
éoliens sur la faune à travers quatre problématiques
:
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Les oiseaux ou les chauves-souris abandonnent-ils
leurs sites de reproduction à cause des éoliennes
?
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Les busards sont-ils dérangés
par les éoliennes implantées sur leur domaine
vital ?
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Les parcs éoliens constituent-ils
une entrave aux migrations ? Certaines implantations sont-elles
plus dommageables que d'autres ?
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La présence d'éoliennes modifie-t-elle
la répartition et le comportement des groupes d'oiseaux
hivernants ?
Cette étude a impliqué une dizaine d'observateurs
naturalistes pendant plus de 3000 heures d'observations !
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Les oiseaux ne semblent
pas abandonner leurs sites de reproduction
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Les oiseaux qui se reproduisaient en Beauce
avant l'implantation des parcs continuent à venir s'y
reproduire, en présence des éoliennes. Busards,
oedicnèmes, bergeronnettes printanières, alouettes
des champs et bien d'autres sont chaque année au rendez-vous.
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dicnème criard
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Bergeronnette printanière
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Toutefois, il est prématuré
de vouloir tirer des conclusions sur l'évolution
des populations d'oiseaux (densité, répartition
).
Un recul plus important (dix ans minimum) est nécessaire
pour espérer dégager des certitudes. Ce programme
de suivi a donc été prolongé lors de
la 2de phase du programme et sera en cours au minimum jusqu'en
2016.
Les chauves-souris ne semblent pas
très nombreuses sur les parcs éoliens
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Peu d'espèces et très peu d'individus
ont été observés sur les parcs éoliens
étudiés. Le risque de perturbation est donc
considéré comme faible.
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Au cours du suivi, aucun phénomène
migratoire n'a été observé. Toutefois,
il est possible que certaines espèces passent en migration
non loin des parcs éoliens et ne soient pas détectées
par les moyens mis en uvre.
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Il a donc été décidé,
dans la seconde phase, d'avoir recours à des enregistrements
en continu pour s'assurer que l'absence de détection
signifie bien que les chauves-souris ne fréquentent
guère les parcs éoliens. Depuis 2011,
certaines éoliennes sont donc équipées
toute l'année de détecteurs à
ultrasons.
Murin de Daubenton
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Les groupes d'oiseaux
qui passent l'hiver en Beauce ont adapté leur comportement
à la présence des parcs éoliens.
Parmi les espèces présentes en hiver, on retrouve
principalement des vanneaux, des pluviers, des goélands,
des pigeons
Il semble que, dans le cas de parcs denses,
dits en éventail, les groupes d'oiseaux en hivernage ne
le traversaient que très rarement et préféraient
rester en périphérie.
Vanneau huppé
Les oiseaux migrateurs
semblent repérer les éoliennes à grande distance.
- La majorité des oiseaux (plus de 70 %) passe en
dehors de l'influence des éoliennes. Ils semblent repérer
les éoliennes à distance (500 m) et prennent
de l'altitude ou contournent les parcs.
- Les parcs denses, en " éventail ", sont
peu traversés par les oiseaux (75 % de la migration
s'effectue le long de leur frange externe). En revanche, les
oiseaux n'hésitent pas à traverser les parcs
aérés, en lignes parallèles ou perpendiculaires
à la migration.
- Par mauvais temps, ils semblent rencontrer des difficultés
à visualiser ou traverser certains parcs.
Les busards semblent
s'être accoutumés aux éoliennes implantées
sur leur domaine vital.
- Les chantiers de construction d'éoliennes qui ont
lieu au printemps (avril-juin) perturbent très fortement
les busards, qui abandonnent complètement le site.
- Les busards peuvent installer leur nid à l'intérieur
d'un parc et les oiseaux à la recherche de proies approchent
les éoliennes à moins de 20 mètres.
- Les adultes adaptent leur comportement à la présence
des machines, volant moins haut lors des parades et de l'apport
des proies ou, au contraire (plus rare), largement au-dessus
des éoliennes.
Busard Saint-Martin
Consulter la
plaquette synthétique des résultats 2006-2009
du suivi ornithologique et chiroptérologique des parcs
éoliens de Beauce.
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Une seconde phase est en cours, jusqu'en
2016.
Les résultats prometteurs des cinq premières années
ont conduit à l'élaboration d'un deuxième
programme de suivi (2010-2016). L'objectif principal
est de consolider les connaissances sur les réactions
des oiseaux et des chauves-souris face aux parcs éoliens
implantés dans leur environnement, en particulier en
assurant un véritable suivi de la mortalité
par la collecte de cadavres. Une attention particulière
a également été apportée à
la détection des chauves-souris via l'installation
de détecteurs à ultrasons sur certaines éoliennes.
Le programme a été élargi aux départements
de l'Indre et du Cher. La phase 2010-2016 concerne donc
46 unités de production, totalisant 391 éoliennes
(461 Mega Watt), réparties sur quatre départements
de la région Centre.
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