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Chevêche d'Athéna
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Modification des milieux
: Oiseau lié au paysage rural traditionnel, la Chevêche
d'Athéna est victime de la destruction de son habitat
(abattage des arbres, disparition des prairies, des vergers
et des haies), de la diminution de ses proies (notamment des
gros insectes) à cause de l'utilisation intensive des
pesticides. De plus l'utilisation de certains vermifuges pour
bétail à des conséquences néfastes
pour la faune coprophage qu'elle consomme.
Les abreuvoirs
: On constate qu'un grand nombre de jeunes se noient dans les
abreuvoirs à bétail. Les bords, abrupts et lisses,
ne permettent pas, aux oiseaux tombés accidentellement,
de s'agripper pour sortir.
La circulation routière
: la Chevêche, comme beaucoup d'autres espèces
(rapaces nocturnes, batraciens, hérissons…), est
victime de collisions avec les voitures. Ce problème
touche aussi bien les jeunes que les adultes (ils chassent sur
les accotements). Cette sensibilité à la circulation
routière est due à leur type de chasse, caractérisé
par un vol de faible altitude, d'un perchoir à un autre.
De plus, l'espèce affectionne les végétations
rases où la chasse est plus facile. Les talus ou fossés
routiers fauchés au printemps deviennent ainsi des milieux
attractifs … mais dangereux.
La prédation
: La fouine est un prédateur important de la chevêche.
Elle réussit à rentrer dans les cavités
où niche la chouette et mange les œufs ou les jeunes.
Les poteaux métalliques
creux : Les poteaux téléphoniques creux
sont de véritables pièges pour cet espèce
cavicole qui, une fois à l'intérieur, ne peut
en ressortir et il meurt prisonnier. Une expertise a montré
qu'au moins 10% des poteaux non obturés sont visités
par les chouettes et, par conséquent, pourraient s'avérer
mortels.
Les cheminées
: Les jeunes chevêches utilisent les cheminées
comme gite diurne et finissent par tomber au fond des conduits.
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En 2011, nous avons lancé une campagne de prospections
dans dix communes situées en périphérie
de la forêt d'Orléans et en réalisant une
première analyse des habitats utilisés et des
facteurs de déclin.
Etude de la répartition
Sur chaque commune, plusieurs points d'écoute
ont été placés (un point d'écoute
par cercle de 250 mètres de rayon) en veillant à
adapter l'écoute au terrain (en évitant, par exemple,
les grandes étendues agricoles dépourvues d'arbres
creux ou l'intérieur des massifs forestiers). La Chevêche
chantant relativement peu spontanément, la méthode
dite " de la repasse " a été utilisée.
Il s'agit de diffuser à l'aide d'un magnétophone
le chant d'un mâle pour provoquer une réponse positive
de la chevêche. La repasse commence 30 minutes après
le coucher du soleil, jusqu'à minuit environ. Elle se
fait par temps clair et sans vent.
Chaque réponse (chant du mâle, cris) est soigneusement
notée sur carte au 1 :25000e . Les résultats de
la repasse sont ensuite interprétés pour déterminer
les différents territoires occupés.
En 2011, sur les dix communes, 13 couples ont été
recensés. Le noyau de population le plus important se
situe sur la commune de Fay-aux-Loges où cinq couples
ont été recensés.
Habitats occupés
Afin de mieux connaître les milieux utilisés
par la Chevêche, une fiche de description de l'habitat
a été établie.
Elle comprend :
- Les coordonnées du site occupé, ;
- La description du nid (naturel ou nichoir), le type de
support (arbre, bâtiment, tas de bois…), sa hauteur
par rapport au sol, la profondeur de la cavité, l'exposition
de l'entrée, nidification antérieure ou non
;
- La description de l'environnement proche : distance du
nid au premier chemin, à la première habitation,
présence ou non de perchoirs et quel type ;
- La description de l'environnement large (rayon de 500m)
: description des différents milieux environnants
ainsi que leurs proportions, diagramme de répartition
des milieux en pourcentage ;
- Les facteurs de déclin potentiels : présence
de prédateurs, d'installations anthropiques néfastes
(voies de circulation, cheminées, abreuvoirs…),
anciens cas de mortalité connus.
Il en ressort que les milieux où l'on
peut observer la Chevêche sont certes très variés
mais présentent toutefois des similitudes. Il semble
notamment qu'elle puisse occuper deux types d'habitats complètement
différents : sur les treize territoires identifiés,
neuf sont majoritairement composés de pâtures (34%)
et de prés de fauches (23%) tandis que les quatre derniers
se composent aux trois-quarts de cultures intensives, ce qui
n'est en théorie pas compatible avec les exigences éco-éthologiques
de l'espèce.
Cet environnement de cultures est peu décrit dans la
littérature. Les cultures ne constituant pas des zones
de chasse pour la Chevêche, il semble que, dans certains
cas, la surface en bâtiments agricoles, avec les zones
enherbées qui les jouxtent, est assez grande pour que
l'espèce puisse chasser sur place.
Le projet sur les Espèces
porte-étendard
La première cause de disparition de
la chouette chevêche est la disparition de son habitat.
En effet, suite au remembrement, dont l'objectif est d'agrandir
des parcelles cultivées, des centaines de linéaires
de haies ont été détruits. C'est dans ces
haies qu'on retrouvait un grand nombre d'arbres à cavités.
Le remembrement a également fait disparaître la
quasi-totalité des prés, vergers et prairies,
qui sont dorénavant cultivés. Quand on sait que
la Chevêche niche majoritairement dans ces vieux arbres
et qu'il faut entre 20 et 50 ans pour reconstituer des cavités
favorables, il est impératif d'agir dès à
présent pour la préservation de nos derniers bocages.
Il faut également sensibiliser les agriculteurs et propriétaires
pour entreprendre avec eux des actions concrètes. C'est
l'objet du projet de l'association sur les espèces porte-étendard.
Un vaste projet de recensements, diagnostics en milieu agricole,
concertation avec les différents acteurs (naturalistes,
agriculteurs, propriétaires, agriculteurs, communes,
randonneurs…), plantation d'arbres fruitiers, installation
de nichoirs, sorties, animations… a été mis
sur pied par l'association pour la période 2014-2016.
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